Yasuke était un esclave africain qui, au XVIème siècle, devint samouraï au Japon. L’impossible qui devient possible, le refus de déposer les armes, le désir de dépasser l’irrémédiable : on reconnaît ici la patte des rappeurs cultes de Marseille. IAM a toujours prôné la lutte, la survie, la passion ; avancer coûte que coûte, avancer et vaincre la peur, le doute, les frontières invisibles, qu’elles soient sociales, politiques, artistiques. Ce disque, à la fois fidèle au passé et féru d’exploration, combatif et mélancolique, émouvant et rigolard, de laboratoire et de conviction, est peut-être le disque d’IAM le plus dense, le plus introspectif, le plus éclectique, le plus vibrant depuis un moment… Aussi une énième déclaration d’amour à une musique pas comme les autres, autrefois taxée de caprice adolescent, voire même d’anti-musique, aujourd’hui ultra-populaire et trop souvent dénaturée. IAM, lui, n’est pas du genre à dire que c’était mieux avant, à agiter son drapeau légitime de pionnier comme d’autres secouent leurs médailles. Non, IAM ne connaît ni l’aigreur ni le rétroviseur. IAM est là, de retour comme à la première heure !

Yasuke, Def Jam, 2019

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