Elle s'inspire du « Jeu de la Guerre » de Guy Debord. Chaque œuvre occupe une position stratégique sur une sorte de quadrillage, et dicte ses propres règles pour gérer l'action de sa force offensive et défensive, dans un subtil équilibre qui consiste à pas trop se ménager, sans pour autant se dépenser en vain. Il lui faut donc identifier ses adversaires, se chercher des alliés, et calculer son déploiement et ses manœuvres. Mais c'est aussi une fantaisie stimulante, ouverte à toutes les sollicitations de la lumière et de l'ombre, instable et décapante à la manière d'une musique d'Erik Satie. Il s'agit de faire fructifier les bizarreries du temps, de sauter allègrement du coq à l'âne, de mobiliser des ressources théâtrales, musicales et poétiques, avec un goût prononcé pour l'étrange et l'audace. La proposition repose donc sur cette conjugaison paradoxale et déroutante d'une légèreté lucide et d'une gravité papillonnante. Cette alchimie est semblable à celle d'une déstabilisation qui mêle effets de surprise et associations inattendues. L'issue y est toujours incertaine. L'essentiel est de savoir jouer.
www.capc-bordeaux.frwww.frac-aquitaine.netIllustration extraite de « Le Jeu de la Guerre », Alice Becker-Ho et Guy Debord, Gallimard