Félix Arnaudin, le guetteur mélancolique
œuvre photographique, 1874-1921

Félix Arnaudin, le guetteur mélancolique

#expositions #rocherdepalmer #cenon #bordeaux
Du Mar 5 mai au Mar 30 juin 2015
Galeries de verre
En partenariat avec le Musée d'Aquitaine Bordeaux

Les 230 « portraits » de Félix Arnaudin racontent l'époque où le genre du portrait a rapidement occupé une place prépondérante dans la photographie, toutes classes sociales confondues, en ville ou en campagne. Il a immortalisé des gens simples, dont l'expression frappe par son sérieux.
L'événement est grave, le moment solennel. On se doit de porter au-devant de l'autre sa propre dignité, aussi humble que l'on soit. Dans « Le bâtit dans la Grande Lande », il s'intéresse essentiellement à l'architecture vernaculaire. Maisons, ou constructions plus modestes, granges, puits, fours à pains, il les montre dans leur singularité qu'elles soient en bon état, vétustes ou à moitié détruites. Ces habitats sont photographiés comme des espaces scéniques, l'un des points de vue étant presque systématiquement réalisé deux fois, avec et sans personnage.

Les portraits de Félix Arnaudin

Le genre du portrait a rapidement occupé une place prépondérante dans la photographie.
Toutes les classes sociales se font portraiturer. La plupart des villes et des bourgs ont leur studio photos, des photographes ambulants sillonnent les campagnes.
Félix Arnaudin réalise 230 portraits. Individuels ou de groupe, toutes générations confondues, ils sont marqués d'une volonté d'authenticité : des gens simples, ses semblables, ceux qui lui sont proches, sa famille.
Les sujets posent en pieds ou assis, souvent dans leur cadre familier, toujours en extérieur, dans un jardin, devant un mur de maison, sur lequel, de temps en temps, est tendu un tissu rudimentaire.
Ils sont endimanchés mais sans artifice, leur regard est généralement frontal. Ils frappent par leur sérieux. L'évènement est grave, le moment solennel. On se doit de porter au devant de l'autre, sa propre dignité aussi humble que l'on soit.
Abstraction faite des vêtements, reflets d'une époque passée, on ne peut qu'être frappé par la proximité de ces attitudes et la forte présence de ces regards.
La puissance de ces images les porte au-delà du cadre dans lequel il les a faites, à la demande ou en remerciements. Annexes à son œuvre, selon lui, elles ne lui en donnent que plus de force.

Le bâtit dans la Grande Lande

Félix Arnaudin s'intéresse essentiellement à l'architecture vernaculaire, fragile, faite de colombages et de torchis, ou de garluche *. Il la montre telle quelle, dans sa singularité, sa simplicité, qu'elle soit en bon état, vétuste ou à moitié détruite.
Il réalise régulièrement différents points de vue des maisons, de face, de trois quart, de près et dans leur environnement proche, avec d'autres constructions plus modestes, granges, puits, fours à pain ou poulaillers. Ces ensembles s'ordonnent sur une pelouse plantée de chênes, l'airial.
Ces habitats sont photographiés comme des espaces scéniques, l'un des points de vue est presque systématiquement réalisé deux fois, avec et sans personnage. Il dispose scrupuleusement hommes, femmes ou enfants, dans des attitudes propres à chacun, parfois si lointains qu'ils sont à peine visibles sur les tirages originaux. Dès qu'ils apparaissent dans l'image, celle-ci s'anime et suscite chez le regardeur un élan narratif. Les particularités des moulins à eau et à vent, des églises et des chapelles sont recensées avec la même constance.
Les architectures moins typiques comme les maisons bourgeoises, les édifices publics et les industries locales ne retiennent pas son attention.

* pierre locale, de gré ferrugineux


Et aussi au Musée d'Aquitaine, Bordeaux
Du 13 avril au 31 octobre 2015


www.musee-aquitaine-bordeaux.fr


Photographie : Félix ARNAUDIN
« Marie Souet, de Moustey, sa mère, sa fille » entre 1889 et 1909.
Collection Musée d'Aquitaine, Bordeaux
Félix Arnaudin, le guetteur mélancolique