Niknaz Mirghalami : une résidence au plus près des autres
Illustrer la musique
Dans les écoles, Niknaz a rencontré des élèves curieux de découvrir ses instruments de prédilection, le tambur et le sethar. Pour capter leur attention, elle a utilisé des contes transformant ses compositions en histoires vivantes. Une façon pour elle de laisser la musique ouvrir des portes sur l’imaginaire, sans explication superflue. Un élément important de ces projets qui tournent autour de la poésie non verbale et des métaphores musicales.
Un échange au-delà des mots
Au sein des structures médico-sociales, elle a partagé des moments où la musique prenait un sens différent. Peu de mots, juste une présence et un son qui remplit l’espace. Elle raconte ces instants où les réactions ne passent pas par la parole, mais par un geste, un regard, un corps qui se met en mouvement. Certains sont restés silencieux, d’autres ont cherché à toucher ses instruments, à sentir les vibrations sous leurs doigts. Ici, la musique ne se donnait pas en spectacle, elle s’ancrait dans l’instant.
Jouer ensemble, sans chercher à briller
Au-delà de ses sessions de répétition et du développement de ses projets en studio, Niknaz Mirghalami a également animé des masterclass auprès des étudiants et musiciens du CIAM et du Conservatoire de Bordeaux. D’abord axées sur la technique, ces séances se sont rapidement transformées en espaces de dialogue et de partage. Jouer ensemble, laisser la musique respirer, sans chercher à démontrer. Une approche qui, selon elle, a permis de dépasser le cadre strict de l’apprentissage académique pour favoriser une écoute plus intuitive, où la transmission passe avant tout par le ressenti et la spontanéité.
Une résidence entre transmission et transformation
Le 6 novembre 2024, elle a fait la première partie du concert de Sophie Alour. Une soirée où Niknaz se retrouve sur scène face au public mais avec un regard totalement différent sur son propre rôle. Dans son entretien, elle revient sur ce qui a changé en elle durant ces semaines. Au départ, elle faisait attention à tout : son apparence, les lieux où elle jouait, la manière dont elle était perçue. Aujourd’hui, elle dit avoir pris du recul sur ces aspects. “J’ai compris que je ne suis pas le centre de l’attention, ils le sont”. Soutenue par l’Ambassade de France en Iran, cette résidence s’inscrit dans une volonté d’enrichissement des échanges entre les cultures. Un mois où la musique n’a pas seulement été jouée, mais partagée, vécue.